Traité de vélocipédique élégance
Pierre-Luc
Vacher - 7/11/17
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Attitude
élégante et politesse à
vélo
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L'élégance
physique va souvent de pair avec une
élégance
morale aussi je me propose d'étudier ce point plus en
détail.
L'élégance
morale dans la vie
L'élégance morale ne se limite pas aux
règles de
politesse et de savoir-vivre, mais toutes ces notions ont en commun un
respect de l'autre et se composent de marques de reconnaissance
d'autrui comme moyens de faciliter la vie en
société. À
l'inverse, celui qui s’oppose à ces
règles se met
sous l’emprise de la vulgarité.
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L'exemple
entre
tous, Tati, élégant en toutes circonstances
!
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Voici quelques règles de
politesse :
- dans un lieu public, on laisser sa
place
assise à une personne plus
âgée ;
- lorsqu'on croise une personne plus
âgée sur un trottoir étroit, on lui
laisse le
passage en descendant du trottoir ;
- en public, notamment dans la rue,
on ne crache
pas ;
- quand une personne a
été impolie
envers une autre, il est bien qu'elle demande qu'on l'excuse, ce qui
peut se faire avec je te prie de m'excuser (et non je m'excuse) ou je
regrette mon impolitesse ;
- la politesse demande qu'on
s'adresse en France
à une personne
inconnue, ou plus âgée en la vouvoyant. D'autres
pays de
la
francophonie (ou d'ailleurs) auront d'autres
règles ;
- on doit tenir la porte
à la personne
qui se trouve derrière vous;
- on ne jette pas de papiers par
terre.
On remarque que plusieurs de
ces
règles concernent l'espace public, la rue. J'y reviendrai
dans
un deuxième point concernant le vélo.
Connaître
sur le
bout des
doigts les règles de politesse
les plus pointues n'est rien si on oublie d'être indulgent
avec
ceux
qui ne les maîtrisent pas : au lieu de se moquer, la personne
polie
peut chercher à expliquer les convenances habituelles dans
telle
situation, tout cela sans faire peser la moindre honte sur l'autre et
sans chercher à se mettre en valeur soi-même.
Les
règles de savoir-vivre
sont évidemment liée à la politesse,
mais
concernent plus précisément la galanterie des
hommes
à l'égard des femmes, les manières
à table
ou ailleurs, la façon de parler, d'accepter ou de
refuser
une invitation...
On ne donne généralement pas de
"règle" de l'élégance
morale.
Pour faire simple,
l'élégance morale consiste
à se sortir de toutes situations avec panache, sans
démonter ni humilier l'autre, elle reprend les
règles de
politesse et de savoir-vivre et y ajoute "l'art et la
manière" :
- savoir tirer
sa révérence en beauté, et non pas
comme un voleur,
- ne pas risquer se décatir en public en
accomplissant une
chose qui nous est demandée ou bien en sachant
décliner
l'invitation si on pense que ce n'est pas le moment,
- accepter l’âge non pas comme un vieillissement
mais comme le sas vers
une sagesse possible, souhaitable.
- savoir perdre au jeu, sans
s'excuser
d'avoir été nul ni accuser les autres d'avoir
triché.
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Politesse
et sécurité
On
peut remarquer que les règles de
sécurité habituelles à vélo
correspondent assez bien à l'idée d'une attitude
élégante envers les
autres. J'en rappelle quelqu'unes :
- Circuler au centre de la
chaussée si les autres véhicules ne peuvent vous
doubler sans respecter
la distance minimum de sécurité (1 m en ville)
- Signaler avec le bras vos changements de direction
- Respecter la priorité à droite
- Respecter la signalisation routière
- Faire attention aux autres usagers de la route
- Ne montez pas et ne roulez pas sur les trottoirs
- Rouler de préférence sur les voies cyclables
- Ne pas téléphoner en circulant
- Ne pas dépasser les gros véhicules par la
droite (risque d'angle mort)
- Port de vêtements
clairs et du casque recommandé
- Ne pas emprunter les sens interdits sauf dans le cas de contresens
cyclable.
Mais
l'élégance à vélo ne peut
se réduire
aux règles du code de la route dont certaines à
mon avis
ne tiennent pas compte de la spécificité des
vélos. Je suis partisan, pour le développement du
vélo urbain, d'un aménagement de certaines
règles (tourner à droite aux feux rouges...). D'ailleurs c'est une attitude élégante dans les
différentes situations qui permettent de s'affranchir plus
ou
moins du code sans poser de problème de
sécurité.
Je peux citer par exemple la règle suivante : "ne
transportez pas de passager sur le vélo". J'ai eu l'occasion
de
raccompagner une demoiselle assise en amazone sur la barre de mon
vélo et j'avoue que ce geste m'a paru bien plus
"élégant" qu'un refus en raison d''un risque
éventuel. Mais
si je m'étais surestimé et qu'après un
essai l'aventure apparaisse
finalement dangereuse, l'attitude élégante aurait
consisté à accompagner la personne en marchant, vélo à la main.
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Transporter un(e) ami(e) sur son vélo
D'ailleurs, maintenant que
l'on
sait fabriquer des vélos rigides sans barre haute, plus
pratiques à enfourcher, pouvoir transporter quelqu'un dessus
est
la seule justification que je trouve à cette barre horizontale qui
continue
à exister sur de nombreux modèles !
Alors franchement, pourquoi devrait-on s'en priver ?
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Elégance
et
politesse sur un
vélo
Il
n' y a pas de raison de laisser les règles de savoir-vivre
et de
politesse à la maison : cette évidence est
pourtant
à rappeler quand on sait combien des personnes
habituellement
polies dans la vie peuvent se montrer agressives au volant de leur
voiture. Dans les stations souterraines du métro, chaque
jour
des milliers de personnes se frôlent de près, se
touchent,
compressées par des voisins eux-mêmes
compressés :
pourtant la plupart du temps, aucune bagarre ne se déclenche
pour avoir éfleuré la main ou un manteau
involontairement, les gestes de politesses habituels (signes de
tête, sourires, les mots "pardon" ou "excusez-moi") suffisent
en
général pour faire tomber toute tension
éventuelle. Qu'on imagine comment réagissent les
automobilistes quand le moindre pare-choc est effleuré : un
signe n'est pas fait (ou pas vu par l'autre) est cela devient un
drâme !
Sur
un vélo dans la circulation, on peut plus facilement
s'efforcer
de rester nous-mêmes, l'absence de puissants chevaux "sous le
capots" et de coque de protection (casque ou carosserie) doit nous y
aider. Ne pas hésitez à faire des gestes visibles
pour
éviter tout malentendu et tout équivoque.
Plus
vulnérable que les deux et quatre roues
motorisées, le
vélocipédique élégant aura
à coeur
de montrer :
1-
qu'il est là, pour
se faire
repérer, par souci de sécurité (et non
pas parce
qu'il est le plus important),
2-
qu'il est attentif aux autres
(et non pas
ignorant ni méprisant des autres),
3-
qu'il peut ne pas avoir tout vu.
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Comment
faire ? Voici quelques exemples concrets :
-
quelqu'un
vous laisse
passer, n'oubliez pas de lui faire un petit geste de la
main, au
lieu de continuer sans le regarder, comme si vous étiez le
roi
(ou la reine) de la route dans un 4X4.
-
Vous heurtez
quelqu'un par
inadvertance. Vous vous excusez en faisant un signe de
tête bien visible, éventuellement en
n'hésitant pas
à dire les mots de façon audible. Tout se
terminera alors
par un sourire. Ne pas oublier tout ce qui peut éviter les
éventuels quiproquos ou malentendus.
- À un carrefour, ce
n'est pas
forcément à la voiture de passer en premier avant
le
vélo : si on décide d'y aller en premier, bien le
signifier au conducteur et y aller franchement sans montrer
d'hésitation, tout en restant à
l'écoute d'un
éventuel changement d'attitude de derniére
minute. Si on
laisse passer la voiture en premier, un geste de la main, un
sourire appuyé d'un signe de tête montrent que
vous n'avez
pas été "battu" mais que vous avez choisi cette
solution.
-
Vous
êtes en panne
: pas de panique, garder la tête haute, ce n'est qu'une
circonstance toute provisoire et de plus vous n'êtes pas
bloqué, vous pouvez toujours marchez et faire la distance
à pied votre vélo à la main.
- Face à un obstacle : si
vous êtes devant une côte trop importante vous
obligeant
à marcher, même conseil : vous n'êtes
pas
obligés
à tout prix de rester en selle, même si cela peut paraitre exaspérant. Au contraire,
préserver
votre corps d'un effort trop important vous honore.
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