Pour une culture vélo
Pierre-Luc Vacher - 25/02/11
Séduire à vélo

Le sujet peut prêter à sourire mais je vais vous montrer qu'il est en fait très sérieux. Il pourrait être à rapprocher des questions types "végétarienne et sexy ?" ou "écolo et sexy" sur des magazines spécialisés ou non : des thèmes qui n'existaient pas il y a quelques temps, ce n'est plus le cas aujourd'hui (taper les mots dans un moteur de recherche). Par ailleurs, savez-vous que les psychothérapeuthes reçoivent de plus en plus en consultation des personnes qui vivent mal l'écolo-culpabilisation attitude ? Entre ceux qui sont assomés par les prédictions catastrophistes, ceux qui consomment à outrance puisque l'homme va bientôt finir, ceux qui s'interrogent sur leur possibilité de trouver d'une âme soeur s'ils ne correspondent pas au modèle "gros fric-grosses voiture", les thérapeutes ont encore de beaux jours devant eux.


Sans en faire une icône ou une idole, je porte le vélo en haute estime.

Je ne considère plus depuis longtemps que le vélo n'est qu'un sous-véhicule, tout juste utilisable en attendant d'avoir une mobylette, un scooter, une moto ou une voiture. Ayant fait en sorte d'habiter à portée de vélo de mon lieu de travail, n'ayant pas d'autre véhicule à moteur, je l'utilise suffisamment souvent pour le considérer comme un véhicule à part entière souvent plus efficace en ville que qu'importe lequel des véhicules cités plus haut.

Le vélo est un moyen de transport urbain efficace, écologique et convivial. C'est un symbole de liberté et un instrument concret de transformation sociale. Il ne consomme pas de pétrole, ne participe pas à la destruction de la planète et reste loin des enjeux financiers et guerriers liés aux énergies fossiles.
 

Mais voilà une question se pose : peut-on séduire (une fille, un homme) quand on est à vélo ? Attention, je parle de vélo urbain, pas de vélo de course qui sent la sueur des "forçats de la route", ni de VTT maculé de la sainte boue de la sortie au bois du week-end. J'ai bien noté que ces "pilotes" de courses exercent leur pouvoir attractif sur les jeunes filles promptes à remettre la coupe au vainqueur mais en l'occurrence ce n'est pas le cycliste lui-même sur son vélo qui jouit du prestige, c'est plutôt l'homme descendu de son vélo après la course. Dans une société qui prône la croissance et la consommation, le vélo apparait encore bien souvent comme une régression.

Alors, que manque t-il pour séduire sur son vélo ?

le vrai mâle ?

N'oublions pas que l'homme est un animal et qu'à ce titre il reste tributaire de son instinct visant à séduire l'autre (une femelle généralement). Si cela ne passe plus - et encore - sous les formes archaïques du style battre le mâle concurrent au cri, à la lutte etc, ça prend des formes tout aussi écrasantes de puissance : se servir de ses possessions (généralement les plus importantes possible, moto, voiture, maison...) pour montrer qu'on va le plus vite,  qu'on fait le plus de bruit, ou qu'on est le plus brillant ...


Pas question pour moi d'inscrire sur mon vélo, même au second degré, "my other car is a mercedes". J'aimerais séduire avec mon seul vélo (et ma tête !). Autrement dit pour développer le vélo, il faut qu'il devienne du "plus" dans la tête des gens.

Pour cela je propose de changer notre regard sur le vélo urbain avec le site que vous parcourez.

Pour que les hommes à vélo se disent :
- regardez comme je suis droit et beau sur mon vélo, fier d'appartenir aux vrais élégants de la planète, parce que mon mode de déplacement est l'aboutissement d'une grande réflexion et protège la Terre,

et pour que les femmes changent aussi leur regard et ne succombent plus aux vieilles sirènes qui pissent le plus loin mais ne volent pas plus haut.

A tous, bonne lecture du Traité de Vélocipédique élégance.

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