Le
sujet peut prêter à sourire mais je vais vous montrer qu'il est en fait
très sérieux. Il pourrait être à rapprocher des questions types
"végétarienne et sexy ?" ou "écolo et sexy" sur des magazines
spécialisés ou non : des thèmes qui n'existaient pas il y a quelques
temps, ce n'est plus le cas aujourd'hui (taper les mots dans un moteur
de recherche). Par ailleurs, savez-vous que les psychothérapeuthes
reçoivent de plus en plus en consultation des personnes qui vivent mal
l'écolo-culpabilisation attitude ? Entre ceux qui sont assomés par les
prédictions catastrophistes, ceux qui consomment à outrance puisque
l'homme va bientôt finir, ceux qui s'interrogent sur leur possibilité
de trouver d'une âme soeur s'ils ne correspondent pas au modèle "gros
fric-grosses voiture", les thérapeutes ont encore de beaux jours devant
eux.
Sans
en faire une icône ou une idole, je porte le vélo
en haute estime.
Je
ne considère plus depuis longtemps que le vélo
n'est
qu'un sous-véhicule, tout juste utilisable en attendant
d'avoir
une mobylette, un scooter, une moto ou une voiture. Ayant fait en sorte
d'habiter à portée de vélo de mon lieu
de travail,
n'ayant pas d'autre véhicule à moteur, je
l'utilise
suffisamment souvent pour le considérer comme un
véhicule
à part entière souvent plus efficace en ville que
qu'importe lequel des véhicules cités plus haut.
Le vélo est un moyen de transport urbain efficace,
écologique et
convivial. C'est un symbole de liberté et un instrument
concret de
transformation sociale. Il ne consomme pas de pétrole, ne
participe pas
à la destruction de la planète et reste loin des
enjeux financiers et
guerriers liés aux énergies fossiles.
Mais
voilà une question se pose : peut-on séduire (une
fille, un homme) quand on est à vélo ? Attention,
je
parle de vélo urbain, pas de vélo de course qui
sent la
sueur des "forçats de la route", ni de VTT maculé
de la
sainte boue de la sortie au bois du week-end. J'ai bien noté
que
ces "pilotes" de courses exercent leur pouvoir
attractif sur les jeunes filles promptes à remettre la coupe
au
vainqueur mais en l'occurrence ce n'est pas le cycliste
lui-même sur son vélo qui jouit du prestige, c'est
plutôt l'homme descendu de son vélo
après la
course. Dans
une société qui prône la croissance et la consommation, le
vélo
apparait encore bien souvent comme une régression.
Alors,
que manque t-il pour séduire sur son vélo ?
N'oublions
pas que l'homme est un animal et qu'à ce titre il reste
tributaire de son instinct visant à séduire
l'autre (une
femelle généralement). Si cela ne passe plus - et
encore
- sous les formes archaïques du style battre le mâle
concurrent au cri, à la lutte etc, ça prend des
formes
tout aussi écrasantes de puissance : se servir de ses
possessions (généralement les plus importantes
possible,
moto, voiture, maison...) pour montrer qu'on va le plus vite,
qu'on fait le
plus de bruit, ou qu'on est le plus brillant ...
Pas
question
pour moi d'inscrire sur mon vélo, même au
second degré, "my other car is a mercedes". J'aimerais
séduire avec mon seul vélo (et ma tête
!). Autrement dit pour
développer le vélo, il faut qu'il devienne du
"plus" dans la tête des gens.
Pour
cela je propose de changer notre regard sur
le vélo urbain avec le site que vous
parcourez.
Pour que les hommes à vélo se disent :
- regardez comme je suis droit et beau sur mon vélo, fier
d'appartenir aux vrais élégants de la
planète, parce que mon mode de déplacement est
l'aboutissement d'une grande réflexion et protège
la Terre,
et pour
que les femmes changent aussi leur regard et ne succombent
plus aux vieilles sirènes qui pissent le plus
loin mais ne volent pas plus haut.
A
tous, bonne lecture du Traité de
Vélocipédique élégance.
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