Traité de vélocipédique élégance
Pierre-Luc Vacher - 6/11/17
Les différens types de vélos
Dès 1880, soit seulement 20 ans après le vélocipède à pédales de Michaux, le vélo acquiert sa forme définitive (cf  page "origine du vélo"). Ce n'est que 100 ans plus tard que de nouvelles formes apparaissent, mais sans effacer totalement cette silhouette des premiers vélos.

À nouveaux usages,  nouveaux vélos

Entre 1975 et 1980, avec l’invention du Mountain Bike en Californie, les vélos se modifient pour devenir spécifiques à un usage donné pour lequel le vélo classique n’est plus suffisamment adapté. On assiste alors à un nouveau regain de popularité pour la bicyclette, au profit du VTT, dont l'industrie enregistre une croissance significative des ventes dans les années 80.

Voici une présentation de ces différents types de bicyclettes.

Le VÉLO de ROUTE ou de COURSE

 
Un vélo léger, rapide, conçu pour la vitesse et la haute performance sur route. Il se caractérise par :
- roues de 700c, munies de pneus très étroits (700 x 20 à 28 mm), ou de boyaux,
- Un empattement "court", avec angle de direction plus "relevé" et chasse plus petite ce qui rend le vélo plus "nerveux" et plus maniable, caractéristiques appréciées en compétition sur route.
- Une transmission offrant de gros développements. Grâce aux deux plateaux (ex.: 52-42 dents) et des pignons (au nombre de 6 à jusqu'à même 10; entre 11 et 26 dents). Aujourd’hui, certains de ces vélos possèdent 3 plateaux.
- Un guidon recourbé, permettant plusieurs positions, d'une selle très étroite et de freins à "tirage latéral".
- Aucun accessoire superflu (chaque gramme compte pour la vitesse !) à part le seul porte bidon.
La position du cycliste, penché vers l’avant, permet un meilleur aérodynamisme mais est peu confortable : il faut tendre le cou et monter la tête pour voir la route. Le vélo seul paraît déséquilibré avec sa selle plus haute que le guidon sans pour autant que ne se dégage de dynamisme.
course
Le VÉLO DE CYCLO-TOURISME ou TREKKING
 
Un vélo spécialement adapté aux besoins du voyageur à vélo, qui transporte bagages et matériel de camping. Il se caractérise par :
- Un empattement "plus long", obtenu par un allongement des tubes de base du cadre. Un angle de direction "moins relevé", et une fourche plus "cintrée" ayant une chasse plus longue ce qui améliore la tenue de route, le confort, la stabilité, et le contrôle sur un vélo chargé, en longue randonnée.
- Utilisation de pneus plus larges (ex.: 700 x 28, 32 ou 35)
- Transmission, avec pédalier 3 plateaux, offrant une plus grande gamme de développements (ex.: plateaux 48-38-28 et pignons 11 à 28 ou 30)
- Freins plus puissants (de type "cantilevier" ou "v-brake")
- Le cadre et la fourche possèdent des attaches brasées, pour recevoir les divers accessoires nécessaires en randonnée (ex.: porte-bagage, porte-bidon).
Avant l’arrivée des VTT, c’est ce modèle qui était synonyme de grands espaces, mais accessibles par la route.
cyclotourisme
Le VÉLO " BMX " (bicyclette de motocross)

 
Bicyclette créée dans les années 70s, d'abord à l'intention des enfants. Ce vélo se caractérise par sa robustesse et sa solidité, avec roues de 20" munies de pneus de 20" x 1.75" ou 2.125". Le BMX est très maniable et permet certaines "prouesses acrobatiques" à ses utilisateurs. Il a été popularisé en France par le film E.T. l’extraterrestre sorti à l’écran en 1982. Avant le BMX, il y avait eu en France des mini-vélos ou vélos pliants qui n’étaient pas très éloignés des BMX avec petites roues, guidons et selle haute : mais certains détails du BMX (roues à  crampons, selle, ligne du cadre) faisaient toute la différence et ont jeté les mini-vélos aux oubliettes. Certains auteurs reconnaissent malgré tout que le mini vélo a quand même permis de réhabiliter le vélo utilitaire de ville.
bmx
Le VTT VELO TOUT TERRAIN
("vélo de montagne" au Québec ou "mountain bike" aux USA)

 
Un vélo solide et robuste, conçu à la fin des années 70 aux USA pour rouler en sentier et terrain accidenté, caractérisé par :
- Roues de 26", munies de gros pneus conçus pour bien adhérer au terrain, et absorber les chocs.
- Un guidon droit, permettant un meilleur contrôle sur la direction du vélo en terrain difficile.
- Leviers de freins et de vitesses, pouvant être actionnés rapidement du bout des doigts, sans perdre la maitrise de la conduite du vélo.
- Des freins "puissants" (ex.: type "v-brake", hydraulique ou à disque)
- Une transmission offrant une gamme de développements "plus courts" qu'en vélo de route.
- Un pédalier à 3 plateaux (ex.: 42-32-22 dents), et de 6 à 9 pignons (ex.: 11 à 28 - 30 dents). Idéal pour rouler en terrain difficile ou monter des pentes abruptes en sentier.
- Utilisation de "suspensions" pour la fourche avant et souvent d'un cadre à suspension arrière, parfois techniquement spectaculaire.
Son aspect général est tourné vers la robustesse : vélo ramassé sur lui-même, cadre à grosse section, pneus larges. D’une certaine manière sa silhouette épurée (on ne garde que l’essentiel!) retrouve la sobriété des premiers vélos, notamment ce fameux guidon droit. Dans le Larousse 2005, c’est le VTT qui illustre le mot « vélo », ce qui montre bien que ce vélo est aujourd’hui devenu très commun - jusqu’à « incarner » l’idée du vélo d’aujourd’hui. Il représente plus de 95 % des ventes de vélos aux Etats-Unis. Je persiste à penser qu’il n’est pourtant pas le plus adapté à l’usage qu’on en fait habituellement en ville. Le vététiste en action c’est-à-dire pieds et mains collés au cadre mais corps et fessiers mobiles aidant à l’équilibre acquiert cependant une agilité non dénuée de finesse et de légèreté. Simplement assis sur la selle, comme dans la majorité des cas en ville, il redevient « lourd ».
vtt
Le VTC VÉLO TOUT CHEMIN ou HYBRIDE
 
Le VTC constitue un compromis, alliant à la fois certaines caractéristiques et avantages du vélo "de course" à ceux du VTT, notamment :
- Une géométrie de cadre proche de celle du vélo de "cyclo-tourisme"
- Des roues de 700c, comme pour un vélo "de route", mais avec utilisation de pneus plus larges (ex.: 700 x 32 à 40). Ces pneus assurent un meilleur confort et absorption des chocs, tant en ville que sur routes de terre.
- Un guidon "droit", comme en vélo "de montagne", mais avec une potence généralement plus "relevée" autorisant une position du buste droite.
- Une selle plus "large", parfois munie d'une tige de selle à suspension, pour le confort.
Un bon vélo pour la balade, les randonnées et les déplacements urbains. Cependant, rarement munis de porte-bagages, il impose au cycliste urbain le port d’un sac à dos. Sa forme est moins massive que celle du VTT mais, issu d’un compromis, peu élancé, il n’est pas très élégant.
VTC
Le VÉLO DE VILLE
 
Voici un vélo "classique", se caractérisant par sa simplicité, sa fiabilité et son efficacité en milieu urbain et pour les courtes randonnées.
Traditionnellement muni d'une seule vitesse et d'un frein à "rétro-pédalage", on en trouve désormais des versions "plus élaborées", équipés de moyeux à "vitesses intégrées" (ex.: 3-4-5 ou 7 vitesses), ainsi que de freins "à tambour".
Autres caractéristiques : Guidon et potence plus "relevés" permettant une position du buste plus droite, selle "large" montée sur ressorts, pneus de 26" x 1 3/8" ou 26" x 1.5". Ils disposent souvent d’un porte-bagage voire d’un panier (métallique ou en osier) accroché au guidon. Traditionnellement, c’est à ce vélo de type  hollandais (présenté ici, avec phare haut, fourche avant inclinée et livrée noire) que l’on attribue les vertus de l’élégance et du confort ; certes, il est plutôt bien proportionné mais il est l’exemple d’un vélo retro qui n’a pas évolué or je m’intéresse dans cette étude au renouveau du vélo élégant aussi je ne voudrais pas le placer a priori au dessus des autres.
Tendant à être supplanté par les VTT et VTC depuis plusieurs années, le vélo "de ville" demeure toutefois une excellente option pour les déplacements urbains. L'avènement des flottes de vélos de location les remette au goût du jour.
hollandais
Le FIXIE ou Vélo à PIGNON FIXE
 
Le Fixie est un vélo urbain, héritier des vélos de pistes (donc rapide) repris par les coursiers de New York puis d'Europe à partir de la fin des années 90. Avec son cadre pourtant très classique mais dénué de freins (on freine en bloquant les roues) de dérailleur ni d'aucun autre accessoire, ce vélo très sobre
(souvent monochrome mais très voyant) est pourtant devenu un des symboles de la culture urbaine moderne liée à la vitesse, à la glisse et à une forme d'élégance dans le style (voir l'emblématique film Premium Rush). 
fixie
Le TANDEM
 
Le tandem est conçu pour être utilisé par deux cyclistes. D'une construction beaucoup plus robuste, on le trouve tant en versions "course", "ville", VTC que VTT.
Équipé généralement des mêmes composants que pour un vélo "simple", sauf pour les roues (plus robustes et ayant plus de rayons), et pour la transmission (les deux pédaliers étant solidaires, et reliés par une longue chaîne).
- de puissants freins (type "v-brake", "à tambour" ou même "à disque"). À noter : certains tandems sont munis de 3 freins).
tandem
Le VÉLO COUCHÉ (Recumbent)

Le Vélocar, inventé et construit par Charles et Georges Mochet dès 1928 est le premier "vélo couché" connu. Sur ce vélo, Françis Faure, bat en 1933 sept records internationaux : 1, 5, 10, 20, 30, 40, 50 km et le record de l'heure (45,055 km/h). En raison du trop grand avantage qu'elles offrent, l'Union Cycliste Internationale exclut ces machines des compétitions officielles en 1934 ce qui a pour effet de les reléguer dans la marginalité pendant plus de 40 ans. Dans les années 70, les vélos couchés connaissent un regain d'intérêt dans les pays "Anglo-saxons" - donc pas en France. En clin d’œil à l’UCI qui déniait à ces machines le nom de bicyclettes, ces engins sont appelés H.P.V. (Human Powered Véhicle ou VPH véhicule à propulsion humaine en français). Le terme de Recumbent (Du verbe latin recumbere, désignant la position semi-couchée) est aussi souvent employé par les anglophones.
La principale caractéristique de ces vélos est que le cycliste est assis sur un siège confortable et qu'il pédale les jambes placées à "l'horizontale" plutôt qu'à la verticale.
velo couché
Le VÉLO PLIANT

Le vélo pliant actuel n’a plus rien à voir avec le mini-vélo des années 60 et 70, utilisé par les propriétaires de bateaux ou de caravanes, pour de très petites distances. Plus stable, plus léger, moins encombrant, plus facile à plier et plus performant,  il cummule certains avantages pour la vie citadine : on l'emmène partout avec soi (= sans  craindre le vol), on peut le mettre dans un petit appartement (= sans garage), monter des étages, le mettre dans un coffre de voiture, le prendre dans le train gratuitement pour visiter la ville d'arrivée...
Il est généralement conçu avec de petites roues 16, 20, 24, 26 et 28 pouces (305, 406, 520, 559 et 622 mm). Certains le rangent plus du côté des trotinnettes ou des rollers, d'autres voient en lui le vrai successeur des vélos de ville "classiques". Le développement qu'il connait actuellement (en terme de recherche plus que de popularité) pourrait le laisser croire.
dahon
Le Vélo à ASSISTANCE ÉLECTRIQUE (VAE)

Bien que fabriqués en série depuis 1930, c'est surtout à partir des années 2000 que les VAE se développent fortement notamment grâce à l'évolution des batteries. L'intégration du bloc batterie sur le vélo n'est pas toujours des plus heureuses, par exemple en reculant la roue arrière pour placer la batterie entre le cadre et cette roue (cf photo ci-contre). Mais l'évolution actuelle tend vers des vélos  où la batterie disparait presque visuellement (par ex. dans la surépaisseur du porte-bagage ou du cadre avant). Les VAE restent néanmoins souvent plus massifs que leurs homologue sans assistance.
vae
Quelques chiffres :

En 2016, le nombre de vélo vendus en France a dépassé les 3 millions d'unités, notamment grâce à la hausse spectaculaire des ventes de vélos à assistance électrique
(134.000 vélos électriques vendus en 2016, soit + 31,4 % par rapport à 2015).  Pour autant, les VTT, avec 926 000 unités vendues, restent néanmoins les vélos les plus prisés par les Français, qui ont dépensé en moyenne 337 euros en 2016 toutes catégories de cycles confondues, contre 321 euros en 2015 et 307 euros en 2014. 


  Page d'accueil                     Page suivante